Bettina Hommais-Loufrani, hypnothérapeute
“J’ai trouvé
comment compléter
ma pratique professionnelle…”
l’Hypnose : Pourquoi ?
Gynécologue libérale exerçant depuis plus de trente ans, j’ai vu évoluer les rapports entre soignées et soignants. La demande va vers plus d’humain, de naturel, et moins de chimique. Et quoi de plus naturel que l’hypnose qui permet de se reconnecter à son corps ?
Pour commencer, adolescente, j’ai découvert l’hypnose médicale par le biais de mon grand-père maternel. Il m’a relaté le cas d’une patiente qu’il avait traitée alors qu’il était tout jeune médecin généraliste, initié à cette pratique par un de ses confrères. La jeune femme tombait à la renverse lorsqu’elle riait. La simple suggestion de ne plus tomber a été radicale et efficace. Mais méfiant à l’égard d’une méthode qu’il ne maîtrisait pas, il n’a pas poursuivi dans cette voie. Et je n’en ai pas plus appris.
Plus tard, je débute les études de médecine avec, comme tout le monde, je suppose, ce désir de soigner et de guérir. Certains enseignants, hélas pas assez nombreux, attirent notre attention sur l’écoute à porter aux patients, la puissance de la parole dans ce colloque singulier de la consultation médicale.
La découverte de la gynécologie est un vrai coup de cœur. Aider les femmes qui vont bien à le rester, à toutes les étapes de leur vie, les accompagner dans leur désir, ou leur non-désir de grossesse, c’est ce que je désire faire.
Mais je me rends vite compte qu’en matière de santé des femmes, que ce soit la fertilité, la contraception, ou toutes les situations où elles font appel au gynécologue, beaucoup de paramètres échappent aux schémas classiques. Or la psychothérapie, si elle dénoue certaines situations, parfois de façon remarquable, n’est pas toujours pertinente.
Jeune diplômée, cherchant comment parfaire l’aide à apporter à mes patientes, je me souviens d’une discussion avec la psychologue attachée à la Maternité de l’Hôpital Lariboisière, où j’évoquais l’hypnose comme une voie à explorer. C’était à la fin des années 80, mais cette discussion est restée sans suite. Elle devait se renseigner et me tenir au courant. Je venais de m’installer en libéral, je n’y ai plus vraiment pensé, jusqu’à l’hiver 2015/2016.
Le déclic
C’est à cette époque que l’une de mes patientes, sophrologue, m’annonce qu’elle s’est formée à l’hypnose. Ma curiosité étant piquée, je commence à regarder ce qui est proposé aux médecins comme formation pertinente. Le Diplôme Universitaire dispensé à La Pitié me parait répondre à cette recherche. Enfin J’assiste au colloque sur » Hypnose et phobies », organisé par Jean-Marc Benhaiem et l’AFEHM, au mois de mai, et je suis convaincue. J’ai trouvé comment compléter ma pratique professionnelle. J’obtiens le diplôme l’année suivante.